CIZERON Pierrick
CIZERON Pierrick
Chef exécutif, Mondrian, Cannes
Ce Forézien d’origine, Cannois d’adoption, est sûr d’une chose : il a eu raison d’annoncer un jour à ses parents qu’il ne suivrait pas leur trace, préférant devenir cuisinier. En effet, après trente ans de carrière, ce métier fait encore et toujours son bonheur.
Dans la famille Cizeron, on a la passion du sport mécanique chevillée au corps. Avec une mère copilote de rallye et un père préparateur de voitures de course, Pierrick ne fait pas exception. Après avoir multiplié les rallyes raids en deux roues, dans les sables du golfe Persique, il prend régulièrement le départ de rallyes automobiles.
Pour autant, quand il s’est agi de se choisir un métier, à l’odeur de l’huile de moteur, ce Stéphanois, fervent supporter des Verts, a préféré le doux parfum de l’huile d’olive : il s’est fait cuisinier ! Bien lui en a pris. Tout jeune adolescent, il effectue son premier stage dans le restaurant étoilé que Pierre Gagnaire possédait alors à Saint-Étienne. « C’était une idée de mes parents : étonnés par l’orientation que je voulais prendre, ils voulaient que je réalise à quel point ce métier peut être exigeant, éprouvant. Après quelques semaines dans les cuisines de Monsieur Gagnaire, je ne pouvais que leur donner raison. Mais en même temps, j’étais certain d’avoir fait le bon choix : la cuisine serait mon métier à l’avenir. »
PREMIÈRES EXPÉRIENCES
Il a tenu bon et ne l’a jamais regretté. La gastronomie a en effet nourri sa vie de mille expériences, de mille émotions. Après l’école hôtelière et l’Institut Paul Bocuse où il parfait sa formation, il part à l’étranger : en Angleterre pour commencer, puis à Monaco, au Métropole Palace où, sous les ordres du Lyonnais, Alain Bleton qui, la quarantaine à peine entamée, a déjà derrière lui un parcours remarquable.
Pierrick se convainc dès lors de ce que disait Corneille: « la valeur n’attend point le nombre des années ». « J’ai retenu la leçon et, quelques années plus tard, quand on m’a proposé d’ouvrir le Café Chic, avec le concours de Michel Rostang, je n’ai pas eu peur ; j’ai foncé ! »Cela se passe à Dubaï où Pierrick s’est installé depuis quelques années déjà. « J’y travaillais dans une brigade dirigée par un chef australien et constituée de plus d’une vingtaine de nationalités. Un cosmo-politisme grâce auquel j’ai pu étoffer mon bagage de nombreuses techniques et produits. Des épices notamment. » Des connaissances qui lui sont fort utiles à l’heure de voler de ses propres ailes au sein de l’Hôtel Méridien. En 2000, il y ouvre donc le Café Chic qu’un guide touristique classera un jour parmi « les 50 choses à faire à Dubaï ».
Un an plus tard, il ajoute une seconde corde à son arc avec le M’s Beef Bistro, un steakhouse. Jamais deux sans trois : en 2003, toujours au Méridien Dubaï, il lance la Bodega, un restaurant à l’accent espagnol.
CHEF & MANAGER
Une belle aventure à laquelle, pourtant, il met un terme en acceptant la place de chef de L’Orénoc, la table d’un autre hôtel Méridien : le Méridien Étoile à Paris. « Qu’est-ce qui m’a décidé ? Le mal du pays, un peu. La perspective de travailler à Paris, capitale mondiale de la Grande Gastronomie. Et puis la volonté de sortir de ma zone de confort pour développer mon savoir-faire, travailler de nouvelles saveurs. »L’expérience parisienne dure trois ans avant que Dubaï ne le rappelle. Le voilà à nouveau dans l’émirat, toujours au sein de la chaîne Méridien. Pendant presque dix ans, il assume la responsabilité de 18 restaurants différents et 250 cuisiniers. En 2016, il se donne un nouveau challenge : il troque sa toque, sa veste de cuisine et ses couteaux contre un costume, lâche le piano pour un clavier d’ordinateur et s’essaie au pur management, en tant que Responsable F&B du groupe dubaïote Roda Hotels and Resorts. « Un travail enrichissant, mais je me suis vite aperçu que ce que j’aimais avant tout, c’est la cuisine, la faire et la vivre. »
Et c’est ainsi qu’en 2018, l’envie de revenir aux fourneaux et, tout autant, de se rapprocher de sa famille, le fait s’installer à Cannes où, il vit sereinement ses deux passions : la cuisine et… la course automobile !
D’abord comme chef exécutif des cuisines du Resort Barrière Cannes puis, depuis février 2024, comme chef exécutif du nouvel hôtel emblématique de la Croisette, le Mondrian Cannes.
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